Comment expliquer le Covid
à son bébé / jeune enfant ?
(confinement 1/5)

Dans ce premier épisode, on va parler de l’importance de parler du coronavirus à son enfant, même tout petit. D’abord en expliquant les faits objectivement, mais pas seulement, et pour moi c’est le 2ème aspect qui est le plus important.

Liens de l’épisode :

BD de Manuel Molina : “allô, je suis un virus de la famille de la grippe, je m’appelle coronavirus”

BD de Marguerite de Livron :” le coronavirus expliqué aux enfants”, “le confinement expliqué aux enfants”, “les limites qu’imposent le coronavirus”, “la peur”

Associations de protection de l’enfance :
Enfance en danger : 119
La Voix De l’Enfant : 01 56 96 03 00
L’enfant Bleu– Enfants maltraités : 01 56 56 62 62
Colosse aux pieds d’argile : 07 50 85 47 10
Stop maltraitance / Enfance et Partage : 0 800 05 1234

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L’importance de parler du coronavirus avec son enfant, même tout-petit

Vous avez sans doute entendu qu’il fallait parler à votre enfant du coronavirus, mais c’est pas toujours évident de trouver les bons mots et de répondre à ses questions.

Vous avez peut-être lu qu’il fallait donner des faits objectifs, scientifiques et neutres, mais évidemment avec des mots adaptés à son âge.

Pour vous aider, je vous invite à regarder une BD faite par une psychologue Manuel Molina Cruz, et qui s’appelle Allô, je suis un virus de la famille de de la grippe et je m’appelle coronavirus.

Et il y a aussi les BD de Marguerite de Livron, qui est psychomotricienne et illustratrice. Elle a en a fait plusieurs avec son frère qui rédige les textes et ils partagent tout ça sur leur site.
Les titres des BD : le coronavirus expliqué aux enfants, le confinement expliqué aux enfants, les limites qu’imposent le coronavirus, la peur, etc.

C’est vraiment expliqué avec des mots très simples, et c’est très accessible pour les enfants, même si vous pouvez encore simplifier certaines choses pour les tout-petits, ça pourra vraiment vous aider. Je vous lis un tout petit extrait pour vous donner envie d’aller regarder :

Un virus, c’est une petite chose invisible à l’œil nu, qui se multiplie en s’installant dans le corps des personnes.

Ça entre par ici (dessin d’un bonhomme et une flèche vers la bouche) et ça va se cacher là (flèche sur les poumons).

Et il est tellement petit qu’on ne peut le voir qu’au microscope électronique !

Imagine… (et là, on voit le petit virus) “Chaud humide… Dis donc, c’est sympa ici !”

Ne pas négliger l’aspect émotionnel du coronavirus

Une fois que vous avez parlé de ces faits objectifs, comme je le disais au tout début de cet épisode, c’est très important de ne pas s’arrêter là. Et notamment de prendre en compte un aspect dont on parle assez peu je trouve, même si c’est extrêmement important.

C’est un aspect qui, en tant que psychomotricienne me touche beaucoup parce que la psychomotricité prend en compte le corps dans tous ses aspects et notamment le côté émotionnel.

Parce que, comme presque chaque fois qu’on explique quelque chose à nos enfants, ce n’est pas neutre du tout.

Et dans cette période de confinement, qui est quand même franchement une situation inédite pour tout le monde, et bien c’est normal de sentir une certaine insécurité, d’autant plus si on écoute les informations qui sont parfois quand même très anxiogènes.

Il est normal d’avoir peur

On peut être inquiet pour nos proches âgés ou malades, de la saturation des hôpitaux, de voir augmenter le nombre de morts au fur et à mesure des jours, de ne plus avoir assez de stock alimentaire dans les magasins, etc.

Et puis aussi des répercussions économiques qu’il y aura, des pertes d’emploi…

Bref, quand on regarde les faits, je pense que c’est tout à fait normal d’avoir peur…

Cette peur implique de l’électricité dans nos relations

Et cette peur implique que l’on est tendu, on se tend dans son corps et ça peut aussi engendrer de l’électricité dans nos relations.

D’ailleurs, il faut savoir que toutes les associations de protection de l’enfance sont plus que jamais présentes en cette période de confinement, parce qu’il a été démontré que ce type de situation avait tendance à augmenter les maltraitances faites aux enfants.

Je parle de ça ici pas du tout pour jeter la pierre aux personnes qui passent à l’acte mais surtout pour informer, parce que je pense que potentiellement, dans ce type de situation de crise, on pourrait tous se retrouver par exemple à secouer son bébé qui pleure toute la journée, juste parce qu’on n’en peut plus, qu’on ne le supporte plus.

Je ne vais pas m’attarder sur cette question aujourd’hui, mais si jamais vous sentez que ça pourrait vous arriver, l’idéal c’est vraiment de passer le relai à quelqu’un.
N’hésitez pas à aller demander de l’aide à votre voisine par exemple.
Et si vous n’avez pas de solution, il faut mieux quitter la pièce avec des bouchons dans les oreilles pour reprendre vos esprits que de passer à l’acte, parce que ça risquerait d’entrainer des conséquences irréversibles.

Je vais vous laisser aussi dans les commentaires le numéro de ces associations de protection de l’enfance qui peuvent vous donner des conseils ou vous orienter vers des services spécialisés ouverts même malgré le confinement.

Il est préférable de ne pas chercher à cacher cette peur à notre enfant

Bien sûr, j’espère que la majorité d’entre nous ne passera pas à l’acte !

Mais en tous cas, la majorité d’entre nous avons quand-même des tensions dans notre corps du fait de cette situation.

Et ces tensions vont être automatiquement transmises à notre bébé ou à notre jeune enfant par ce qu’on appelle le dialogue tonico-émotionnel. J’en ai parlé en détail dans l’épisode 2 de la saison 1, je vous invite à l’écouter ou à le réécouter pour en savoir plus.

Et c’est à cause de cette transmission de nos tensions à notre enfant (c’est pour ça d’ailleurs qu’on dit que l’enfant est une éponge), que c’est important de ne pas nier cette tension qu’on a, cette peur, cette inquiétude et aussi cette sensation d’oppression qu’on peut ressentir nous-même à cause de ce confinement.

Parce que cette peur qu’on ressent, elle n’est pas du tout rassurante pour nos enfants.

D’autant plus qu’ils ressentent aussi que la situation n’est pas normale, qu’ils ne peuvent plus aller à la crèche ou à l’école, voir leur grands-parents ou même recevoir des bisous.

Et donc, si on essaye de cacher cette peur à nos enfants, ou du moins si on n’en parle pas, nos enfants risquent de penser qu’il faut s’endurcir pour devenir adulte, ne pas être touché, etc.

Mais finalement, à force de garder en soi toutes ses émotions, elles finissent toujours par ressortir à un moment donné ou à autre.

Et souvent, si on les a gardés trop longtemps, elles risquent d’exploser à un moment qui n’est pas opportun.

C’est valable bien sûr pour nous, mais aussi pour nos enfants.

Mettre des mots sur cette tension

Cette tension  qui est là, palpable, peut-être dans l’air ambiant de notre maison à certains moments de la journée d’ailleurs, quand on se sent oppressé,  c’est important de ne pas la nier. D’abord de la reconnaître, de l’accepter, et puis de mettre des mots dessus.

Expliquer à notre enfant que c’est une situation compliquée et que personne n’a jamais vécu ça.

Et c’est pour ça que ça nous fait peur, on ne sait pas trop comment il faut réagir.

Que notre enfant soit tout-petit…

C’est très important, même quand notre enfant est tout-petit. Même s’il n’a que quelques mois ou même quelques jours.

Parce que même tout-petit, si on ne parle pas de cette peur, si on l’ignore, il va la ressentir quand-même et il va lui-même se sentir en insécurité.

Et ça va se manifester dans son corps par des tensions, des difficultés à s’endormir, des réveils dans la nuit, des pleurs incessants.

C’est pour ça que c’est vraiment important de mettre des mots sur cette période de tensions et d’incertitude, de lui expliquer simplement les choses.

Alors, je pense que beaucoup d’entre vous doivent se dire que les bébés sont trop petits pour comprendre ce genre de choses, mais en fait, ils comprennent très bien quand on leur explique les choses clairement.

Il y a très souvent un changement assez radical dans leur comportement, ça se passe au-delà des mots. Je vous encourage vraiment à tester et n’hésitez pas à me faire vos retours.

… ou plus grand

Et puis pour les enfants qui sont un peu plus grands, c’est important aussi d’accepter que notre enfant puisse exprimer sa peur à lui, par exemple par le jeu ou dans ses dessins, ou en l’autorisant à poser des questions s’il est suffisamment grand.

Et ce n’est pas un problème si on n’a pas réponse à tout, on peut lui dire qu’on ne sait pas, tout simplement.

Mais ça va l’aider à augmenter sa confiance en lui, de se savoir écouté.

 

De notre côté, en tant que parent, c’est important d’essayer de trouver un juste milieu.

Parce qu’évidemment, si on passe tout notre temps à regarder les médias et à se nourrir de choses qui font peur, ça risque d’être compliqué de se détacher de cette peur et de ne pas être envahie par elle, et du coup de ne pas la transmettre à son enfant.

Si on tombe au contraire dans l’autre extrême, on fait comme s’il ne se passe rien, je vais bien tout va bien, ça n’est pas très constructif non plus.

Identifier ce sur quoi on peut agir aujourd’hui

Comme je l’ai dit, ce qui fait peur, c’est surtout qu’on se sent impuissant.

Alors ce que je peux vous proposer, c’est d’essayer de voir sur quoi on peut avoir une action aujourd’hui.

En quoi on peut ne pas être impuissant malgré cette situation ? Qu’est ce qu’on peut faire pour les autres ou pour soi ? Sur quoi est-ce qu’on a du pouvoir ?

Ça peut être par exemple finir notre télétravail, prendre soin de soi, prendre du temps pour jouer avec son enfant, etc.

Des petits riens qui font tout.

Et pour nos enfants, c’est la même chose.

Je vous invite à les rendre au maximum acteurs de ce qui se passe.

Ça peut être simplement en se lavant les mains régulièrement ou en toussant dans leur coude.

Mais aussi, même pour les tout-petits, par exemple en allant à la fenêtre le soir à 20h pour aller observer tous les voisins applaudir les soignants.

Ce type de petites choses va aider nos enfants à ne pas se sentir trop petit et exclu de ce monde, de cette situation inédite qu’on vit.

Voilà, je vais m’arrêter là pour aujourd’hui.

 

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